tag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.comments2023-03-20T13:24:38.403+01:00Le bloc-notes de l'homme-machineLoïc-Epicurea de La Mettriehttp://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comBlogger95125tag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-66211624029093522222016-05-08T16:27:02.578+02:002016-05-08T16:27:02.578+02:00Clément Rosset dit aussi que les hommes ont tendan...Clément Rosset dit aussi que les hommes ont tendance à faire d'une chose deux, de masquer le réel par un double illusoire. Imaginons par exemple que les homosexuels soient traités égalitairement mais de façon différente (puisque les homosexuels ne sont pas identiques aux hétérosexuels) avec une union civile spécifique. Ne risque-t-on pas de masquer là un mariage ? De faire illusion, de faire d'une chose deux ? Manolo.Anonymoushttps://www.blogger.com/profile/03783035388284553278noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-54773487570500347142016-05-08T16:26:19.735+02:002016-05-08T16:26:19.735+02:00Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.Anonymoushttps://www.blogger.com/profile/03783035388284553278noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-75699479333504868592013-10-29T21:09:37.316+01:002013-10-29T21:09:37.316+01:00C'est excellent, car chaque texte est à la foi...C'est excellent, car chaque texte est à la fois bref, joyeux et limpide. Ça se lit très bien, y compris (et surtout ?) si on ne fait pas partie de la corporation des philosophes.Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-1547511622346567492013-10-29T21:00:26.103+01:002013-10-29T21:00:26.103+01:00Ça a l'air fort intéressant en tout cas.Ça a l'air fort intéressant en tout cas.Guillmothttps://www.blogger.com/profile/06662765853948620225noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-41648979902714281152013-07-30T15:39:21.134+02:002013-07-30T15:39:21.134+02:00Cher J-B,
Je vous encourage vivement à persévérer...Cher J-B,<br /><br />Je vous encourage vivement à persévérer dans votre recherche. Je suis convaincu que vous trouverez très vite le deuxième volume de la saga en question dans le commerce ou sur internet. Quoi qu'il en soit, ce volume n'est pas destiné à quitter ma collection.<br />Bien cordialement.<br /><br />LoïcLoïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-64282992870603785942013-07-30T12:56:44.023+02:002013-07-30T12:56:44.023+02:00Bonjour,
Je suis à la recherche du N° 2 : Les Faux...Bonjour,<br />Je suis à la recherche du N° 2 : Les Faux Dieux.<br />Je suis acheteur à prix raisonnable, bien sûr !<br />Cordialement.Webmasterhttps://www.blogger.com/profile/06976753806278336638noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-91350386468081277912013-07-22T20:06:50.030+02:002013-07-22T20:06:50.030+02:00Pour le moment, c'est les chats du lieu qui so...Pour le moment, c'est les chats du lieu qui sont mes maîtres. Il m'enseigne l'art du contentement d'exister.Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-78445496975851694672013-07-21T08:42:12.624+02:002013-07-21T08:42:12.624+02:00Ha ouais, hou là, ça m'a l'air sérieux tou...Ha ouais, hou là, ça m'a l'air sérieux tout ça ! Et bien bonne vac ... euh méditation. J'espère que tu arriveras à convertir le chat.Tigger Lillyhttps://www.blogger.com/profile/08880222564165832146noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-57968500688172146012013-07-03T18:48:11.154+02:002013-07-03T18:48:11.154+02:00Très intéressant, en effet. Il faudrait peut-être ...Très intéressant, en effet. Il faudrait peut-être que je parle avec plus d'acteurs et d'actrice de ce milieu pour éprouver mes arguments. Je comprends très bien ce que dis cette dame. Cependant, reste mon bon vieux réflexe hérité des penseurs du soupçon : quel désir se cache derrière tout ça ? Qu'est-ce qui motive cette démarche ? (et on ne me fera pas croire que c'est l'élan presque désintéresse vers autrui et le seul intérêt pour les plaisirs de la chair ;-) ). Je soupçonne encore un peu le mensonge à soi-même.Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-60887783408977458792013-07-03T18:41:24.178+02:002013-07-03T18:41:24.178+02:00Soyons claires : je ne refuse rien. Je n'ignor...Soyons claires : je ne refuse rien. Je n'ignore pas le plaisir intense qu'on peut tirer d'une relation sexuelle. Je ne suis pas sans connaître le plaisir d'une conversation raffinée avec des personnes de qualité. En revanche, je ne dirai jamais qu'une prostituée et que son (ou sa) client(e) font "l'amour". Je dirai qu'ils couchent ensemble, même si la relation comporte diverses facettes (le blabla, les préliminaires, etc). C'est quand même profondément différent. Et quoi qu'on en dise, le fait qu'il y ait de l'argent dans l'aventure modifie considérablement la manière dont les individus vont appréhender la relation. Ce n'est donc pas rétrospectivement que la relation tarifée doit être envisagée différemment de la relation non-tarifée, mais c'est bien a priori, car les acteurs savent à quoi s'en tenir et leur comportement est forcément différent de ce qu'il serait dans une relation non-tarifée. Je pense que l'épaisseur relationnelle est nécessairement moins épaisse dès lors qu'il s'agit d'une relation commerciale. Attention, je ne dis pas que le fais qu'une relation soit non-tarifée suffit à en faire une relation profonde et authentique. Je dis que l'amitié, que l'amour, que les émotions et que les sentiments qui découlent des relations humaines ne peuvent se monnayer sans perdre par là même leur singularité et leur profondeur. Dire ça, c'est reconnaître la singularité de la sphère sexuelle (sans pour autant tomber dans le moralisme ou le puritanisme).<br />Concernant la question très délicate de l'orgasme, je suis curieux de savoir si c'est une chose commune dans le cadre de la prostitution. Là, j'avoue ma complète ignorance.Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-71126360211610185242013-07-03T16:55:58.711+02:002013-07-03T16:55:58.711+02:00(témoignage d'une escort "expérimentée&qu...(témoignage d'une escort "expérimentée", j'ai beaucoup aimé sa vision, j'espère que ça te parlera aussi)Louise Mélinhttps://www.blogger.com/profile/15311185989139990815noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-62614114635840312172013-07-03T16:28:31.319+02:002013-07-03T16:28:31.319+02:00Un chanteur, un danseur, un photographe , sont des...<br />Un chanteur, un danseur, un photographe , sont des personnes qui vivent de leur passion.<br />Ils aiment ce qu'ils font, ils y prennent plaisir, pour vous donner aussi du plaisir, à les écouter , les regarder ou apprécier leur travail.<br />Et vous les payez pour cela.<br />Pourtant à aucun moment vous ne vous dites qu'ils seraient plus sincères dans leur production vis à vis de vous s'ils n'étaient pas payés*!<br />À aucun moment vous vous dites qu'ils n'obéissent qu'à l'argent que vous leur offrez .<br />Et surtout à aucun moment personne ne se dit que puisqu'ils y prennent du plaisir , que c'est leur passion ils ne devraient pas se faire payer*!<br /><br />Je suis une travailleuse du sexe, j'aime les hommes, les jolies rencontres douces et sensuelles, le plaisir que je donne, j'ai envie de dire que je partage en fait*! Et on me paie pour cela*.<br />Vous criez au scandale, rencontrer autant d'hommes que je veux après tout c'est mon droit, mais que je n'ai qu'à le faire sans me faire payer . Pourquoi*?<br /><br />Pourquoi moi, qui vit aussi de ma passion, ma passion pour l'amour, les hommes, les corps, le plaisir, moi qui ais une certaine expertise dans ce domaine, pourquoi moi je devrais le faire sans argent*à partir du moment où cela est exercé de façon professionnelle*?<br />Je fais bien la part des choses, quand je rencontre un homme qui me plaît hors contexte prostitutionnel, si je couche avec lui , c'est bien sûr un acte privé et non rémunéré, comme le ferait n'importe quelle femme.<br />De la même façon qu'un chanteur qui fait un bœuf avec ses potes ne leur demande pas de le payer pour cela , tout se qui se passe dans la sphère privé reste désintéressé pour moi comme pour n'importe qui d'autre.<br /><br />Alors où est le problème dès lors que je pratique du sexe dans le cadre «*professionnalisé*» d'une prestation de service*?<br />Si les deux parties s'entendent, nous sommes alors entre adultes consentants sur un pied d'égalité, celui qui paie n'a pas pour autant le dessus , il paie pour entrer dans mon domaine, je maîtrise ma pratique et toute la rencontre se déroule selon mes règles . Règles que j'ai définies seule, en fonction du respect de ma personne et de mes limites personnelles.<br /><br />Un autre point m'égratigne , certains assurent que du moment qu'on nous paie tout est faux*!<br />C'est à dire que je réserverai ma sincérité et mes désirs pour ma sphère privée, n'accordant en échange de l'argent que je demande qu'une pâle imitation de ce que peut être une vraie relation.<br /><br />Ce que je vais dire m'est personnel, j'en suis très consciente, mais de la même façon qu'un chanteur ne fait pas semblant de chanter du moment que vous le payez et donc le «*forcez*» à le faire, non je ne fais pas semblant, même en face d'un client qui ne me plaît pas .<br />Soit le rendez-vous ne se fait pas, soit il se fait, mais s'il se fait c'est que j'ai jugé que cette personne était digne de ce que j'avais envie de lui donner, je ne fais pas semblant, j'ai envie de dire que tout ce que je fais dans un rendez-vous, je l'aurais fait de la même façon sans argent, si tant est qu'il puisse être justifiable de le faire avec autant de partenaires sans le motif de gagner sa vie*!<br />Et c'est bien là le problème, si je peux bien faire l'amour avec une vingtaine de personnes en quelques jours, je suis bien contente d'avoir le prétexte professionnel pour le faire, car pour moi , comme pour n'importe qui, sur le plan privé c'est tout simplement injustifiable.<br /><br />Alors voilà, je ne vois pas en quoi me faire payer pour faire quelque chose que j'aime faire serait mal, quand bien même cela relèverait de mon intimité car justement j'en fais ce que je veux.<br />D'autre part l'argent que l'on me donne pour cela n'enlève rien à la qualité (j'ai envie de dire à la beauté) des rencontres que je fais, parce que oui quoi que je fasse , je suis avant tout moi même, généreuse et sincère. Louise Mélinhttps://www.blogger.com/profile/15311185989139990815noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-82543155752764278242013-07-03T16:22:33.460+02:002013-07-03T16:22:33.460+02:00Bon, pas le temps de répondre sur tout, mais j'...Bon, pas le temps de répondre sur tout, mais j'y reviendrai probablement.<br /><br />En vrac, plusieurs remarques.<br /><br />Premièrement, je ne cherche surtout pas "psychologiser" ton argumentation pour la discréditer, j'essaie seulement de comprendre ta réticence à l'idée d'un possible épanouissement dans la prostitution.<br />Je vois que tu ne fais pas le lien entre "en tirer un certain contentement", et "s'épanouir". Pourquoi refuser ce lien ? Pourquoi refuser qu'une femme qui joue dans des porno ou vend ses étreintes puisse être épanouie, entière, sereine, heureuse ?<br />Deuxièmement, il me semble évident qu'une prostituée ne vend pas son corps comme un objet (sinon on appelle ça une poupée gonflable et ça marche très bien aussi). Elle vend un service, un service n'est pas un objet. Un service c'est une action dans laquelle deux personnes s'investissent mutuellement. Ca n'est pas d'un côté un outil (le corps) et de l'autre un usager (le client). C'est deux êtres humains qui font l'amour de façon tarifée. La prostitution low-cost organisée par des réseaux, ça oui, c'est différent. Pour tant d'euros, tu utilises tel ou tel trou. Désolée d'être triviale mais il faut admettre ce qui est. Ce sont la plupart du temps des nanas qui n'ont ni papiers ni appui extérieur, donc la question du consentement ne se pose hélas plus mais ça n'est pas le débat, puisque nous sommes tous d'accord pour dire que la prostitution forcée est une abomination.<br />Concernant la prostitution libre, il faut arrêter de la réduire à l'acte sexuel monocorde, car il est entouré de bien des choses. Tu peux demander à n'importe quelle escort, sur une passe de deux heures, il y a le plus souvent 1h30 de bavardages. Mais ces échanges, la complicité, l'envie, l'excitation etc, n'existent pas pour la société qui réduit toute prostitution à celle mentionnée plus haut.<br />Si je t'ai conseillé d'aller voir une occasionnelle, c'est parce que c'est souvent moins intimidant pour une première fois... ;-)<br />Donc, je comprends ton envie de politiser à toute force la chose, mais je pense qu'en faisant ça tu manques l'épaisseur relationnelle, contextuelle, émotionnelle de la prostitution. Le fait que ces relations soient tarifées semblent les discréditer rétrospectivement, comme si, du fait qu'il y a de l'argent, les orgasmes, les rires, les liens, n'avaient de fait aucune valeur. Louise Mélinhttps://www.blogger.com/profile/15311185989139990815noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-56399596063256658642013-07-03T15:49:08.698+02:002013-07-03T15:49:08.698+02:002/2
Je pense que notre point de désaccord le plus...2/2<br /><br />Je pense que notre point de désaccord le plus important est celui du choix. Tu lui donne une importance décisive. C'est ce choix et la liberté que tu place à son origine qui te pousse à dire qu'il est incontestable. Or, je pense que ce choix n'est jamais une initiative pure, qu'il s'agit toujours d'une construction et que ses conséquence, s'il venait à être normalisé, serait une société insoutenable (au sens presque écologique du terme). Tu répondras peut-être que cette opinion révèle un problème avec le sexe. Mais j'avoue que je vois dans cette argument une tentation psychologisante qui pousse à "pathologiser" l'argumentation de l'interlocuteur pour ne pas avoir à discuter ses thèses. ;-)<br /><br />Là où je te suis, c'est sur l'extraordinaire complexité du phénomène en question. Toutes les formes de prostitution ne sont pas semblables. Elles mobilisent différemment les individus. On ne peut donc pas les assimiler et considérer qu'une forme englobe une autre forme. Néanmoins, considérer le phénomène dans sa complexité n'exclue pas de remettre en doute l'idée selon laquelle il est possible de s'y épanouir. Je pense qu'il s'agit là d'un arbre qui cache une forêt hantée... Pour quelques escortes qui acquiescent plus ou moins activement à l'idée de leur pratique, combien de prostitué(e)s dont l'activité représente le gagne-pain et se développe dans le glauque le plus total, sans compter les évènements qui sont à l’origine de la prostitution. Décide-t-on de se prostituer du jour au lendemain de manière spontanée et inexplicable, par goût pour le sexe ? Je n'arrive pas à concevoir ça et le durkheimien en moi rechigne devant les présupposés théoriques de cette hypothèse. <br /><br />Enfin, concernant "l'argument du cœur", l'argument de l'humanité de la prostitution, tu me permettras certainement d'envisager que si la prostitution est indéniablement une facette de notre humanité, elle n'est pas non plus le lieu par excellence où cette humanité peut s'épanouir. Il est des façon de rencontrer autrui beaucoup plus profondes et qui ne sont pas placées sous le signe de l'argent. Non que l'argent soit le "Mal", mais il me semble que les relations les plus profondes passent par d'autres structures anthropologiques que la prise d'intérêt financière. Tarifer les relations humaines ne me semble pas être ce que l'humanité a produit de plus beau. Cela fait indéniablement partie d'elle, mais de là à dire qu'il s'agit d'une avancée ou même d'un type de relation comme un autre, je pense qu'il y a quelque chose comme du mensonge à soi-même...Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-71624866358712322002013-07-03T15:48:50.376+02:002013-07-03T15:48:50.376+02:00Une fois de fois de plus, je suis d'accord ave...Une fois de fois de plus, je suis d'accord avec toi : on peut tout à fait consentir à se prostituer et y trouver un certain contentement. Je ne nie absolument pas ça. Ce dont je doute, c'est de l'épanouissement qu'on peut y trouver et par extension de la pertinence d'une normalisation massive de ce qui ne saurait être une vocation comme une autre pour la plupart des gens. Mais ça ne fais pas de moi un abolitionniste. Je ne suis partisan d'aucun camps. J'essaie seulement de comprendre, sans me raconter d'histoire.<br /><br />Quant à ta proposition d'expérimentation, je doute qu'elle prouve quoi que ce soit. Que j'apprécie ou n'apprécie pas une relation sexuelle tarifée ne dit rien à propos de la prostitution. Tout ce que je pourrais dire, c'est que j'ai apprécié ou non une partie de jambe en l'air avec une personne qui gagne sa vie de cette manière. Mais sur le phénomène de la prostitution, je ne saurais rien de plus. D'ailleurs, il est étrange que tu n'évoques que le cas d'une occasionnelle. Pourquoi cette distinction ? Si la prostitution est une vocation comme une autre, peu importe que le/la prostitué(e) soit occasionnelle ou qu'elle vive de la mise à disposition (active, car je sais que cela te tient à cœur, même si je pense que deux personnes qui s'amuse hors de tout rapport tarifé sont bien plus actives en vue de se donner du plaisir l'une à l'autre) de son corps, non ?<br /><br />Dire qu'il est problématique de normaliser une pratique telle que la prostitution, ce n'est pas forcément se montrer prude ni même stigmatiser les individus qui évoluent au sein de cette sphère d'activité. C'est penser le politique. C'est un choix de société qui consiste à dire que ce n'est pas parce qu'une pratique existe et convient à un petit nombre d'individus que cette pratique est nécessairement bonne et légitime. Ce raisonnement, qui consiste à entériner les pratiques qu'on présume libres et autonomes, est typiquement libéral. Or, on peut, et c'est mon cas, éprouver quelques réserves face au projet de société libéral et aux présupposés métaphysiques sur lesquels il repose. Une société où l'où pourrait vendre son corps au même titre que d'autres marchandises est-elle une société soutenable ? Autrement dit, est-ce une société qui tiendra le coup sur le long terme ? Pour le moment, je n'arrive pas à voir comment ce pourrait être le cas. Peut-être est-ce parce que je n'envisage pas la liberté individuelle comme l'élément qui fait société. Pour autant, je ne vois pas le sexe (quelle que soit sa forme) comme quelque chose de sale ou de honteux.<br /><br />1/2Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-81096328791737511602013-07-03T12:21:15.074+02:002013-07-03T12:21:15.074+02:00Merci pour tes arguments et tes réponses !
Bon, o...Merci pour tes arguments et tes réponses !<br /><br />Bon, on discute avec nos tripes (trips?) donc ça reste des confrontations de points de vue...<br /><br />Mon point de vue, c'est qu'on peut non seulement "consentir" à se prostituer, mais également avoir envie de le faire, y prendre son pied, s'y épanouir. C'est dur à entendre tant les journaux nous ont abreuvé d'une image manichéenne de la prostitution, mais voilà, ça existe. Le mieux que tu puisses faire pour t'en rendre compte, c'est d'aller te dégoter une occasionnelle sur le net, avec qui tu t'entendes bien, et de prendre un peu de bon temps avec elle. Tu nous diras après si tu as eu l'impression d'utiliser un morceau de viande, ou de partager un moment d'intimité avec une chouette nana. On n'utilise pas une prostituée, on baise avec elle c'est pas pareil... ! Tout le vocabulaire de la passivité qui accompagne la prostitution, l'image de la femme-réceptacle qui subit les assauts du client-prédateur, tout cela m'exaspère au plus haut point... Surtout quand tu sais que certaines prostituées imposent à leurs clients des limites que bien des femmes vanilles n'osent imposer à leur conjoint dans le cadre du couple... Quelle ironie quand on y pense. Bref, je pense qu'il faut décomplexer certaines pratiques sexuelles, et arrêter de les stigmatiser comme on le fait. Il ne s'agit pas de "normaliser", mais de respecter et de reconnaître. C'est exactement le même débat avec l'homosexualité, les réac' te disent "ouuiii mais quand même, si on normalise les homo on va ébranler les fondements de la société etc". Avec toujours en arrière plan ce petit leitmotiv : Je n'ai rien contre les homosexuels, mais quand même on est bien d'accord que l'homosexualité c'est pas tout à fait "normal", "sain", etc... Je trouve l'analogie frappante avec les arguments déployés contre une juste reconnaissance de la prostitution. Et le problème, c'est que cette non-reconnaissance fait des victimes : les femmes qui vivent d'une sexualité qu'elles aiment mais sont traitées comme des trainées par le reste de la société, les femmes qui prennent des risques parce que si elles tombent un jour sur un malade, vers qui pourront-elles se tourner ? Etc... Si on acceptait qu'on peut vendre son corps parce qu'on aime ça, et que ça n'a rien de honteux, sale, ou déviant, alors on aurait déjà fait un grand pas.<br /><br />Concernant la question des proportions, inlassable argument des abolos. Plusieurs choses : ça n'est pas en mettant toutes les femmes dans le même panier qu'on aidera celles qui en ont vraiment besoin. Englober pêle-mêle toutes les formes de prostitution sous l'avatar du terrible "système prostituteur" est une hérésie. Il faut donc commencer par foutre la paix aux prostituées qui ont choisi leur métier et qui y prennent leur pied, accordons leur enfin une existence sociale qui ne soit pas honteuse, et ensuite on pourra prendre à bras le corps celles qui subissent des actes sexuels qu'elles n'ont pas choisi. Reconnaître l'existence d'une prostitution libre et épanouie n'a jamais empêché de lutter contre les réseaux et la misère, bien au contraire.<br /><br />Il y aurait encore beaucoup de choses à dire à ce sujet, beaucoup de voix à entendre, d'expérience à faire... Mais commençons par ouvrir les yeux sur la profonde humanité qui peut animer les rencontres vénales, avant de s'offusquer contre une éventuelle reconnaissance.Louise Mélinhttps://www.blogger.com/profile/15311185989139990815noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-82810282665611735722013-07-03T11:20:52.664+02:002013-07-03T11:20:52.664+02:002/2
Qu'il y ait des individus qui ne trouve p...2/2<br /><br />Qu'il y ait des individus qui ne trouve pas plus pénible de monnayer leurs services sexuels, je le conçois tout à fait. Mais je me demande si les individus qui prennent plaisir à se prostituer sont si nombreux que ça lorsqu'on regarde le phénomène de la prostitution dans sa globalité. Il y a effectivement des formes de prostitutions qui peuvent paraître plus douces que d'autres, parce que les prostitué(e)s y manifestent un degrés plus fort d’acquiescement. Mais, honnêtement, ce type très particulier de prostitution est-il vraiment majoritaire ? Et est-ce qu'il ne pose pas aussi ses propres problèmes ? Est-ce que la prostitution, ce n'est pas toujours mettre son corps (de manière plus ou moins active) à disposition d'autrui ? Je pense que poser ces question ne revient pas à ignorer les pratiques effectivement en place, ni à mépriser les acteurs et les actrices du milieu.<br /><br />Pour être franc, je ne suis pas de ceux qui croient au libre arbitre. C'est d'ailleurs étrange de retrouver cette notion judéo-chrétienne sous la plume de ceux qui s'opposent le plus farouchement à la morale chrétienne. Je crois que le libre arbitre en question est essentiellement l'indice de notre ignorance quant à ce qui nous détermine. En cela, je reste on ne peut plus spinoziste. Je pense que le désir de se prostituer ne naît pas de manière spontanée chez un individu (au même titre que la plupart de ses désirs d'ailleurs). Et je ne suis pas convaincu que la prostitution soit le moyen le plus aboutit d'exprimer sa créativité. Rappelons quand même que le statut de prostitué(e) est très précaire ! Reste à savoir si cette précarité est réellement l'effet d'une morale trop stricte ou bien si elle est attachée au statut de prostitué(e). Je pense qu'un coup d’œil vers l'histoire de la prostitution pourrait fournir quelques indices.<br /><br />Enfin, j'aimerai affirmer une fois de plus que la sexualité, quelle qu'elle soit ne me pose pas le moindre problème. Là où les problèmes commencent, c'est lorsqu'on me parle de normaliser, autrement dit de reconnaître comme quelconque une pratique qui, objectivement, ne l'est pas et de dire libre un phénomène on ne peut plus déterminé. Le problème n'est donc pas tant que des individus aient des relations sexuelles comme ils veulent et avec qui ils veulent, le problème vient de cette vision hallucinatoire qui fait d'une pratique souterraine et marginale une vocation quelconque. Pourquoi pas, mais je me demande si nous serons prêt à accepter ce que cela implique. Sera-t-on prêt à créer un cursus "services sexuels" dans les établissements scolaires ? A partir de quand ? Comment se calculera le régime de retraite ? Y aura-t-il une inspection du travail ? Sous quelles conditions un(e) prostitué(e) pourra-t-il/elle déclarer un accident de travail ? <br /><br />Finalement, on en vient à se demander si le fait de débarrasser arbitrairement la sphère sexuelle de tout ce qu'elle a de symbolique ne revient pas précisément à instaurer une forme de morale encore plus sévère et destructrice que l'était celle dont on s'efforce de se débarrasser.Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-33039087880031268832013-07-03T11:20:34.418+02:002013-07-03T11:20:34.418+02:00Chère Louise,
Il me semble qu'il subsiste que...Chère Louise,<br /><br />Il me semble qu'il subsiste quelques malentendus dans mon propos.<br /><br />Je pense effectivement qu'aucune décision n'est vraiment libre (c'est-à-dire autodéterminée, purement autonome). Par contre, je ne recommande rien et j'espère ne jamais être dans le "il faudrait que". Il serait fou de ma part de reconnaître la nécessité d'une part et de prétendre qu'il faudrait d'autre part éradiquer cette même nécessité. Il me semble qu'il n'existe pas de nécessité intrinsèquement mauvaise. En revanche, il y a des condition humaine plus ou moins joyeuses qui résultent de l'exercice de la nécessité.<br /><br />Je crois que les gens qui veulent éradiquer la prostitution rêvent les yeux ouverts. Pour ma part, je ne suis ni pour l'interdiction, ni pour la normalisation. Cependant, cette position non-partisane ne m'empêche pas de pointer les paradoxes du discours de ceux qui se disent par ailleurs "pragmatiques". <br /><br />Finalement, je pense que toute décision concernant la prostitution est de nature politique. Et puisque tu évoques Spinoza, je rappelle qu'il est celui qui place la "vie humaine" ("une vie qui ne se définit point par la circulation du sang et autres fonctions communes à tous les animaux, mais avant tout par la véritable vie de l’esprit, par la raison et la vertu" Traité Politique, V, 5) comme le but le plus noble du politique. Or, je me demande si la prostitution est compatible avec un projet politique visant, dans la mesure du possible, à instaurer les conditions d'une "vie humaine". C'est une vraie question, à laquelle je n'ai encore trouvé aucune réponse bien arrêtée (même si j'ai tendance à être réticent à tout projet de normalisation de la prostitution).<br /><br />1/2Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-90583284459651939042013-07-03T08:04:18.237+02:002013-07-03T08:04:18.237+02:00Bon. Plusieurs choses me viennent à l'esprit e...Bon. Plusieurs choses me viennent à l'esprit en te lisant, et je ne suis finalement encore moins d'accord qu'au début !<br />Je relève deux saillies dans ton argumentation.<br /><br />1/ La prostitution ne peut être libre car aucune décision en société n'est libre. Tu dis qu'il faut éradiquer cette nécessité, mais pourquoi le faudrait-il seulement dans le cas de la prostitution? Des tas de gens se marient par nécessité sociale, financière, culturelle etc... Pourquoi ne pas interdire le mariage dans ce cas? C'est juste un exemple, mais je n'arrive pas à comprendre comment on peut tenir ensemble "tout est nécessaire", et "cette nécessité est mauvaise". D'autant qu'il ne me semble pas que ce soit le message de Spinoza ;-). Il semblerait donc que ce déterminisme ne soit mauvais que dans le cas de la prostitution, ce qui revient à dire que le problème ne vient pas de la nécessité, mais bien de la prostitution en tant que telle. Et là je suis gênée...<br />2/ La prostitution ne peut pas être libre car elle ne peut pas être agréable. ..... Mais.... ALLO QUOI ! :-D C'était donc ça qui se cachait sous le terme de "décence" ? Donc déjà on va replacer tout de suite le débat : des femmes qui aiment faire jouir des hommes pour de l'argent, ça existe. Je veux dire ça existe vraiment! Donc factuellement, ton postulat est faux et relève d'un a priori culturel énorme !! Il faut arrêter de faire croire que "la" prostitution est un système industriel dans lequel des femmes passives jettent en pâture leur viande à des clients rapaces! Ou encore qu'elles "laissent leur intimité à disposition"... Mon dieu quelle horreur ces tournures de phrases qui ôtent à la femme son libre arbitre, sa créativité, ses désirs! La prostituée libre est actrice de ses rencontres, et je parle bien de rencontres... Où on parle avec son client, on échange, on partage des désirs, parfois même on rigole etc! Quelque part, je ne vois pas comment on peut encore soutenir qu'une femme n'est sensée prendre, de plaisir que dans certains contextes. En affirmant que la prostitution ne peut être agréable ou épanouissante, tu invisibilises toutes ces femmes qui ont effectivement du plaisir (physique, moral). Tu leur montres qu'au final la bonne société a raison : certaines sexualités sont mau-vaises, sales, indignes, humiliantes etc. Et je pense que cette image que la société renvoie participe beaucoup du mal-être de certaines prostituées. Ce mal-être ne vient pas de leur étreinte avec leur client, mais de ce miroir que leur tend le monde extérieur... L'obligation de mentir, de garder ses ressentis pour soi (et j'accuse certaines féministes dans cette diabolisation des sexualités vénales) est, pour beaucoup de celles avec qui je parle, la chose la plus dure. Certaines, en vieillissant, en ont parlé à leurs enfants aujourd'hui grands. D'autres peuvent en parler à leurs mères. Mais la sacralisation du sexe rend la tâche terriblement complexe. Quand sera-t-on prêt à reconnaître qu'une femme peut aimer se faire sodomiser devant une caméra ? Coucher avec un homme qu'elle apprécie contre de l'argent ? N'être attachée à aucune sexualité de couple ? Etc.... J'en reviens à ce que je disais à la fin de mon précédent commentaire, le vrai problème ne vient pas de la nécessité sociale, il vient de l'énorme tabou que l'on appose sur le sexe. Tant qu'on ne se libère pas de ce tabou, je crois qu'on aura du mal à comprendre toutes ces femmes invisibles. Et quand on sera capable d'accorder une existence à ce plaisir de la prostitution, on sera également mieux armé pour trier le bon grain de l'ivraie et aider celles qui le font par contrainte.Louise Mélinhttps://www.blogger.com/profile/15311185989139990815noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-4080612502782174462013-07-03T00:30:49.915+02:002013-07-03T00:30:49.915+02:00(2/2)
Tu le vois, le problème n'est donc pas ...(2/2)<br /><br />Tu le vois, le problème n'est donc pas tant un rejet du sexe en tant que tel, par pruderie ou par je ne sais quelle autre hypocrisie, ce n'est pas non plus un problème de honte, mais il s'agit simplement de ne pas se raconter d'histoire. En l’occurrence, l'objet de mon propos était de renverser l'idée selon laquelle la liberté est ce qui permettrait de juger la légitimité ou l'absence de légitimité de la prostitution. D'autre part, il s'agit de dissiper un peu la couche de guimauve libérale dont on a enrobé la prostitution : non, ça ne consiste pas en une pratique plaisante. On ne met pas son corps à la disposition d'inconnus parce qu'on aime ça. Si c'était le cas, je me demande comment expliquer le taux de toxicomanie particulièrement élevé chez les prostitué(e)s. Je me demande aussi comment on expliquerait ce besoin de "ne plus y penser" qu'on rencontre souvent dans le discours que les prostitué(e)s ont à propos de leur pratique. Je veux bien entendre qu'il existe des formes variées de prostitutions, mais je persiste à penser qu'aucune d'entre elles ne peut être dite agréable, au sens commun qu'on donne à ce terme. C'est pourquoi je pense que le fait qu'une personne assume ce qu'elle fait n'est pas suffisant pour doter ce qu'elle fait de légitimité. Dire qu'on est libre de faire ceci ou cela ne rendra jamais objectivement bon ou mauvais ce que l'on fait.<br /><br />Cependant, dire ça ne revient pas à recommander quoi que ce soit ni même à attribuer une valeur morale à la prostitution. Il s'agit seulement de pointer les moments du discours en faveur de la libéralisation du "travail sexuel" qui font problème. D'ailleurs, il me semble que le fait même de parler de "travail sexuel" est en soi un important problème. On peut, et c'est mon cas, être réticent face à cette notion sans pour autant tenir à une morale quelle qu'elle soit. Néanmoins, cela n'empêche pas la discussion amicale avec des "travailleuses" et des "travailleurs" du sexe. C'est toujours très enrichissant et jamais le "tu dois" ou le "tu devrais" me viendrais à l'esprit lorsque j'écoute l'expérience de acteurs de ce milieu.Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-52197757431942436912013-07-03T00:30:10.479+02:002013-07-03T00:30:10.479+02:00Chère Louise,
D'abord, merci pour ce développ...Chère Louise,<br /><br />D'abord, merci pour ce développement riche et intéressant. Je dois dire qu'en relisant cet article aujourd'hui, je ne le réécrirais pas tel quel s'il me fallait le reprendre. Comme tu le remarques très bien, certains arguments sont "vasouillards". Néanmoins, je reste attaché à la thèse principale, à savoir qu'on ne se prostitue jamais de manière libre et autonome. La prostitution est un phénomène social et en tant que tel, il relève plus des dynamiques de structures que d'initiatives individuelles d'individus complètement conscient de leurs désirs.<br /><br />Nous nous accordons pour dire que la prostitution n'est pas un métier comme les autres (et malgré ce qu'en pensent certaines prostituées à la recherche de légitimité, je dirais même que j'ai du mal à voir en quoi il s'agit d'un métier, à moins de concevoir toute activité rémunérée comme un métier). En revanche, je me demande ce qui te fais dire qu'il s'agit d'un métier intéressant. Mettre son intimité à la disposition d'inconnus en échange d'un peu d'argent est loin du domaine de l’intéressant, même en gardant l'esprit très ouvert. Et contrairement à toi, il me semble que c'est une voie dans laquelle on s'engage toujours par nécessité (qu'elle soit immédiate ou pas). Autrement dit, il ne s'agit pas d'une carrière qu'on planifie à l'avance et à l'idée de laquelle on est spontanément porté à acquiescer et à éprouver de la joie.<br /><br />Tu as remarqué que mon propos ne donne pas dans le normatif. Je n'est rien à dire sur ce qui devrait ou ne devrait pas être. Le fait est qu'il y a de la prostitution, et que certains propos sont tenus au sujet de cette pratique. Il se dit toutes sortes d'idioties, du coté des partisans d'une prostitution "libre" comme de celui des "abolitionnistes". A mes yeux la plus problématique de ces idiotie est de prétendre qu'on se prostitue de manière purement autonome et qu'on se serve de cette illusion de liberté pour légitimer ou non telle ou telle forme de prostitution. Est-ce que la prostitution peut faire l'objet d'une décision où est engagée l'âme toute entière ? Peut-elle être la conséquence d'une complète transparence à soi-même et donc d'un "jugement éclairé" par la juste appréhension de son propre désir ? Pour moi, dès lors qu'on existe dans une société, rien de ce que l'on fait ou pense ne peut être dit libre (dans le sens autonome, purement volontaire, qui ne dépend que de soi). Par conséquent, si le désir n'est jamais une force extérieur (puisqu'il est notre essence) il est en revanche toujours orienté par le cadre au sein duquel il se déploie et par les forces collectives qui lui préexistent. Si désire de prostitution il y a, alors c'est le produit du cadre et non d'une délibération individuelle coupée du monde.<br /><br />Tu demandes si on devrait condamner ce désir. Loin de moi ce genre d'idée. Je ne désire rien moins que condamner ce qui se fait nécessairement. Par contre, je pense qu'il y a des éléments qui indiquent s'il s'agit d'un désir positif ou d'un désir négatif. La prostitution produit-elle de la joie ou de la tristesse ? Autrement dit, est-elle une pratique qui ouvre des perspectives, qui suscite un élargissement de ce qu'on envisage, qui augmente notre "puissance d'exister" ? Ou bien s'agit-il d'une voie de garage, d'une solution par défaut, d'une pratique qui pousse à éteindre certaines facettes de notre psyché devant le risque de naufrage et qui diminue finalement notre puissance d'exister ? Si chaque cas est très différent, je pense néanmoins que cette distinction peut permettre d'y voir un peu plus clair.<br /><br />(1/2)<br />Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-60108577787880758252013-07-02T19:42:45.676+02:002013-07-02T19:42:45.676+02:00Bon, comme indiqué, ma réponse.
Beaucoup de prob...Bon, comme indiqué, ma réponse.<br /><br /><br />Beaucoup de problèmes classiques liés à la question de la prostitution... Notamment celui, fameux, d'une potentielle liberté de se prostituer. Effectivement, peut-on parler de liberté quand des préoccupations alimentaires "obligent" à passer à l'acte ? C'est une vraie question, probablement la plus dure à démêler. Comment différencier l'étudiante paumée qui veut payer son loyer de la femme émancipée qui choisit délibérément ce métier ? Pour permettre cette distinction, je pense qu'il faut avant tout désacraliser la question, dédiaboliser la prostitution et proposer dans les lieux sensibles (Fac, boîtes etc) des informations, des conseils, une écoute psy, etc. La prostitution n'est pas un métier comme les autres en effet... c'est un métier beaucoup plus intéressant que les autres =D Mais qui peut être destructeur si pratiqué sans réflexion, par pure nécessité alimentaire. Le vrai travail à faire à mon avis se situe donc au niveau de la misère estudiantine et des réseaux. Et ce travail ne peut s'effectuer sereinement que si les féministes arrêtent de moraliser le sexe et de diaboliser certaines pratiques sexuelles.<br /><br />Je ne reviens pas sur le topo Spinoziste, car je ne suis qu'à moitié d'accord... Celles qui se prostituent par "désir pervers" (comme d'autres de font attacher, etc) doit-on considérer leur désir comme une force extérieure qui les détermine à aller dans cette direction ? Doit-on condamner ce désir ? (qui, factuellement, existe chez certaines femmes ?) Donc, c'est compliqué.<br /><br />Il y a, enfin, un énorme point qui me gêne dans cet article, tout argumenté soit-il... Celui de là DÉCENCE. C'est un concept que tu ne prends pas la peine d'expliquer, et qui personnellement m'horripile. Quand tu dis que personne n'aimerait que ses enfants se prostituent, ça me rappelle certains débats sur l'homosexualité : l'homosexualité c'est pas mauvais, mais j'aimerais pas que mon fils soit pédé. Je le dis haut et fort, j'éprouverai autant de respect et de fierté pour mon fils ou ma fille s'ils se prostituaient en leur âme et conscience, par suite d'un jugement éclairé et d'une juste appréhension de leurs désirs. Au final, ce thème de la décence est un préjugé souterrain qui rampe dans tous les discours anti-pros' et en constitue le moteur principal : quoiqu'on en dise, vendre son corps pour du sexe, c'est mal. Vendre son corps pour du football, de la danse, du mannequinat, de la frabrique industrielle, ça c'est ok on peut. Mais on a un gros tabou avec le sexe. Le sexe, c'est quand même un peu sale, humiliant. Je crois qu'il vaut mieux reconnaître d'emblée que le problème se situe là. Moi je n'aurais pas honte que ma fille vende son corps parce qu'elle aime ça, et qu'elle puisse vivre d'un métier qu'elle aime. Je n'ai aucun problème avec la diversité des sexualités quand elles sont le fruit de désirs assumés... C'est peut-être pour ça que je m'entends aussi bien avec mes copines escorts, contente de pouvoir causer à quelqu'un qui ne les regarde pas comme des succubes amorales.<br /><br />Voilà voilà, mais sinon, très bon article quand même ! Louise Mélinhttps://www.blogger.com/profile/15311185989139990815noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-20913142930540642072013-06-26T18:53:57.820+02:002013-06-26T18:53:57.820+02:00Pour le moment les suivants me semblent plutôt bon...Pour le moment les suivants me semblent plutôt bons aussi. J'ai terminé la lecture de Fulgrim il y a de cela quelques jours et je me suis bien régalé. Je commence actuellement la lecture de Légion. Et je cherche activement La fuite de l'Eisenstein que je ne trouve nul part !Loïc-Epicurea de La Mettriehttps://www.blogger.com/profile/00298565175315613574noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-29088842767997650712013-06-26T18:48:04.419+02:002013-06-26T18:48:04.419+02:00Les trois premier c'est le Bien.Les trois premier c'est le Bien.Guillmothttps://www.blogger.com/profile/06662765853948620225noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4239356077234542739.post-19279728655830687872013-05-13T15:51:24.892+02:002013-05-13T15:51:24.892+02:00Il vient de descendre de quelques crans dans ma li...Il vient de descendre de quelques crans dans ma liste à lire.Gromovarhttps://www.blogger.com/profile/16277025101923585435noreply@blogger.com