mercredi 9 janvier 2013

"Sans musique la vie serait une erreur"

Lecteur, sache que l'auteur de ce blogue goûte avec délice la musique baroque. D'ailleurs, débordé qu'il est par sa propre délectation, il se sent l'envie de t'y convier toi aussi.

Or donc, cher lecteur, nous te proposons ici rien moins que de plonger dans l’œuvre de Vivaldi. Pour cela, nous te suggérons l'écoute du très puissant premier mouvement du Concerto in G minor, RV 416 :




Dieu (et ça n'est pas peu dire puisque le compositeur était prêtre) que c'est bon ! N'est-ce pas ? Tu auras certainement perçu la puissance de cette musique. As-tu noté combien sont délicieux les échanges entre l'orchestre et le soliste ? Comme l'orchestre sait revenir à l'assaut de nos sens par vagues successives afin de nous emporter au large comme les vagues le feraient avec un simple coquillage ? Pour nous, nous avons le sentiment que l'ensemble du morceau n'est qu'une préparation visant à nous mettre en condition pour sentir comme il faut le mouvement grandiose qui débute à 2:48.
 
Un détail nous semble intéressant à signaler : il faut savoir que Vivaldi a exercé une influence importante sur le grand Jean-Sébastien Bach. Ce dernier a en effet retranscrit de nombreuses œuvres du prêtre roux (c'est ainsi qu'on surnommait Vivaldi) et il s'est inspiré du style d'écriture musicale de Vivaldi pour composer plusieurs de ses propres œuvres. Nous ne résistons pas à l'envie de te proposer d'écouter quelques œuvres du maître, composées sur le modèle de celle du virtuose italien.

Concerto in A Minor for Violin, BWV 1041 Allegro :



Concerto for two Violins d-minor BWV 1043 (Ce morceau est un de nos favori dans l'oeuvre de Bach, nous lui trouvons une puissance et une magnificence rarement égalée, qui plus est, il est joué ici par de bien charmantes créatures) :

 
Concertos pour un ou plusieurs clavecins et orchestre BWV 1052 :


Dans l’Éthique, Spinoza définit la joie comme "le passage de l'homme d'une moindre à une plus grande perfection" (Éthique, III, déf. affects II) il ajoute ailleurs "j'appelle, en outre, l'affection de la joie, rapportée à la fois à l’Âme et au Corps, chatouillement ou gaité" tout en précisant que "le chatouillement (...) se rapporte à l'homme quand une partie de lui est affectée plus que les autres" tandis qu'il y a "gaité (...) quand toutes ses parties sont également affectées." (Éthique, III, XI, scolie). Dès lors, armés de cette définition de la joie, nous pouvons nous écrier avec Nietzsche que "sans musique la vie serait une erreur" ! Comment hors d'elle pourrions-nous ressentir une réelle gaité ? Comment même pourrions-nous appréhender la réalité du monde sans des œuvres comme celles de Vivaldi et de Bach ? En effet, si l'on en croit Schopenhauer "Il ne faut pas comprendre la musique comme si elle était un fait du monde, mais il faut comprendre le monde comme s' il était musique".

Ainsi, cher lecteur, nous souhaitons avoir contribué à ce que tu passes d'une moindre à une plus grande perfection, et cela non pas par le simple chatouillement d'une des parties de ton corps par ces quelques mélodies, mais plutôt par la voie de la gaité, cette joie qui nous enveloppe entièrement. Car il nous semble que c'est uniquement par la musique qu'on parvient véritablement à la gaité ainsi qu'a une compréhension authentique du monde.

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup aussi ces compositions, un régal de les retrouver aussi facilement sur le web.

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    1. Cher Loïc,

      "S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu", disait Cioran.

      À vous,
      FS

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