Illustration du caractère névrotique de l'espérance |
« Affirmer le
caractère névrotique de l'espérance peut certes sembler paradoxal
: puisqu'on tient généralement celle-ci pour une vertu,
c'est-à-dire une force. Pourtant il n'est pas de force plus douteuse
que l'espérance. (…) Tout ce qui ressemble à de l'espoir, à de
l'attente, constitue en effet un vice, soit un défaut de force, une
défaillance, une faiblesse, – un signe que l'exercice de la vie ne
va plus de soi, se trouve en position attaquée et compromise. Un
signe que le goût de vivre fait défaut et que la poursuite de la
vie doit dorénavant s'appuyer sur une force substitutive : non plus
sur le goût de vivre la vie que l'on vit, mais sur l'attrait d'une
vie autre et améliorée que nul ne vivra jamais. L'homme de l'espoir
est un homme à bout de ressources et d'arguments, un homme vidé,
littéralement « épuisé » (…). »
Clément Rosset, La
force majeure (p. 28)
Le Grand Cirque Femen...
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